L’adaptation au public

Tout formateur s’adapte à son public dès le début de la formation avec le « recueil des attentes », puis continûment tout au long de la formation et perd parfois du temps avec des scenarii pédagogiques peu souples. Dans le temps court d’une classe virtuelle, disposer de scenarii pédagogiques adaptables est essentiel. Pour ce faire, le formateur doit être en mesure de pouvoir sélectionner rapidement les sujets et de retrouver les ressources pédagogiques (contenus, animations numériques) d’autant plus rapidement que la formation nécessite d’être ajustée interactivement au public. Ce en fonction de ses attentes, des prérequis et du recours à une approche pédagogique de type classe inversée.

Intérêts pédagogiques de la « distancialisation »

Une classe virtuelle ne pouvant raisonnablement excéder 1 à 2 heures, car au-delà d’un certain temps les participants mènent très souvent une autre activité en parallèle.
Pour éviter cela, la classe virtuelle se doit d’être dynamique et très interactive en étant centrée sur le dialogue, l’accompagnement des apprentissages, la résolution de problèmes, le retour d’expérience.

Le principe de la classe inversée est donc une véritable aubaine pour dynamiser les formations « présentielles à distance » et proposer aux apprenants un dispositif qui de facto devient « Blended » et offre une plus grande lisibilité des activités pédagogiques.

La nouvelle définition de l’action de formation introduite par la loi du 5/09/2018 (« L'action de formation se définit comme un parcours pédagogique permettant d'atteindre un objectif professionnel. ») nous permet de nous axer sur l’atteinte des objectifs professionnels et moins sur un programme rigide.

Un autre intérêt non négligeable du distanciel est de pouvoir accéder à des ressources et des outils pédagogiques numériques. En effet, les apprenants et le formateur étant tous connectés pour suivre la formation, l’accès à internet et à des outils digitaux est beaucoup plus aisé.

Conséquences sur la structure des formations

En présentiel, le rythme de la formation est souvent calé sur l’écoulement du temps de la journée.
Au fur et à mesure de la réduction de la durée des formations, les séquences ont été calibrées de manière optimale en termes de durées, de méthodes et d’objectifs pédagogiques. De durées variables, elles constituent la progression pédagogique de la formation. C’est cette progression séquentielle, qui peut être remise en question en distanciel pour pouvoir s’adapter aux nouvelles conditions d’animation et aux différents publics.

Progression pédagogique

Au lieu d’une progression pédagogique linéaire (présentiel) du type :

 
Une progression plus souple, qui permet plusieurs chemins de progression pédagogique :

Modularisation

La progression pédagogique d’une formation présentielle de plusieurs jours transformée en distanciel peut s’avérer difficile à appréhender pour les participants, car il est plus difficile de se situer dans un « programme » lorsque celui-ci est découpé en plusieurs classes virtuelles espacées dans le temps. Pour permettre aux apprenants de mieux se situer par rapport aux thématiques de la formation et de rester mobilisés, nous préconisons de modulariser les formations présentielles. Les modules peuvent être conçues soit pour traiter d’une « thématique », soit d'une « étape pédagogique ».

Du présentiel au Blended

Les modules étant espacés dans le temps pour éviter une fatigue psychique et cognitive, et permettre ainsi une bonne assimilation, il devient possible de déporter la transmission de contenus dans les temps inter-modulaires et de réduire la durée de classes virtuelles et de les réserver principalement à l’interaction et à la remédiation (définition selon P. Meirieu).