RH

Conjuguer développement individuel du salarié et projets collectifs de l’entreprise : est-ce vraiment possible ?

2015 est annoncée comme une nouvelle ère : les salariés vont s'approprier leurs parcours professionnels avec le soutien de l'entreprise. Mythe ou scénario réaliste ? Des recherches en neurophysiologie, menées en partenariat avec le collège de France, montrent que oui, c'est possible. En se projetant dans un futur collectif qui fait sens, l'individu s'investit et s'accomplit d'autant plus. Zoom sur cette nouvelle façon de tracer une route de travail commune, appelée intelligence projective, avec Jean-Louis Ferrein, découvreur et promoteur de ce nouveau concept.

Découvrir aussi :

RH

VAE : témoignage de diplômé

Commercial

Le Directeur commercial et la formation

RH

RSE : quand les RH jouent le réseau

​Tout salarié a la faculté d’être un acteur légitime de son développement professionnel

« Il est possible pour tout individu de développer son autonomie et d’exercer de nouvelles responsabilités à condition d’être en mesure de projeter les conséquences de ses actions. Cette capacité à se projeter n’est pas une évidence, ni un acquis. Elle se diffuse et se cultive chez les salariés et chez les managers. Chaque personne projette naturellement l’image d’un monde rêvé, en décalage avec la réalité vécue. C’est en accueillant avec bienveillance les objectifs individuels exprimés, et en renvoyant l’esquisse d’orientations plus en phase avec le monde réel, que l’entreprise permet à l’individu de revisiter sa vérité et de s’insérer dans un projet collectif bien construit. La plasticité du cerveau permet ce dialogue en forme de va-et-vient ».

L’entreprise gagne à faire rimer dynamiques individuelles et collectives

« Le déclic pour favoriser l’auto-dirigeance du salarié se joue au niveau stratégique. S’intéresser aux motivations individuelles des salariés est essentiel pour l’accompagnement du changement et la définition des projets d’entreprise. Les collaborateurs s’engagent d’autant plus lorsque l’entreprise favorise leur capacité à se penser individuellement au sein d’un projet collectif. L’investissement de l’individu se trouve décuplé par la participation à une œuvre commune explicite. Pour trouver sa place dans l’entreprise et contribuer à son évolution, l’individu doit se sentir libre et soutenu quand il exprime ses motivations et confronte ses possibilités de développement à la réalité socioprofessionnelle de son secteur d’activité ».

Les managers sont en 1ère ligne du parler ensemble pour mieux travailler ensemble

« L’entreprise a besoin de collaborateurs au clair sur leurs projets professionnels, et au premier plan d’entre eux se situent les managers. C’est en passant du réflexe “je commande et je contrôle mon équipe” à la posture “comment je peux aider chaque membre de l’équipe à mieux réussir ?”, que le projet individuel du manager va se conjuguer à ceux de l’entreprise. C’est en (re) découvrant leurs propres besoins de se projeter pour développer leurs propres compétences, que les managers se mettent en position d’accompagner leurs collaborateurs. La formation se conçoit en la matière comme une co-éducation à parler ensemble pour mieux travailler ensemble ».

L’intelligence projective est la capacité de créer du futur individuel et collectif

« Le cerveau humain travaille sans cesse à bâtir du projet. C’est démontré par les dernières avancées de la neurophysiologie — dans la lignée des travaux d’Albert Bandura, père de la théorie sociocognitive — sur lesquelles s’appuie le programme de recherche et de développement mené par le groupe Ferrein en partenariat avec le collège de France. Le cerveau est alimenté pour cela par des ressources internes de la mémoire et des informations externes. Ces éléments externes sont à la fois reçus en permanence en provenance de l’environnement et recherchés activement par les processus d’apprentissage et d’assimilation. Le croisement de ces informations aboutit à l’élaboration de scénarios transformés ensuite en actions qui conjuguent futur individuel et collectif ».