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Conseil en évolution professionnelle : pour qui et pourquoi ?

Porter un nouveau regard sur son parcours professionnel et se faire accompagner pour concrétiser ses projets… c’est accessible à tout un chacun depuis le 1er janvier 2015. Qu’est-ce que le conseil en évolution professionnelle (CEP) change à l’éco-système emploi et formation ? Au sein de la constellation CPF /VAE /entretien professionnel, ce dispositif est à la croisée d’un développement de compétences pensé sur toute une vie.

 
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Gratuit, le conseil en évolution professionnelle (CEP) s’adresse à toute personne souhaitant faire le point sur sa situation professionnelle. Salariés, demandeurs d’emploi, artisans, agents publics… 732 000 personnes en ont bénéficié en 2015. 

Cet accompagnement sur mesure donne les clés et le mode opératoire pour mener à bien un développement de compétences, un projet de reconversion, une validation des acquis de l’expérience (VAE), la mobilisation de son compte personnel de formation (CPF) ou encore une création d’activité

Changement de posture en matière d’orientation et de formation

Pour que tout un chacun puisse prendre en main son parcours professionnel, notamment grâce au CPF et au CEP, c’est un changement de posture qui s’engage souligne le Conseil national de l’évolution, de la formation et de l’orientation professionnelles (Cnefop) dans son 1er rapport sur la mise en œuvre du CPF et du CEP adopté le 12 avril 2016.
Pour le professionnel, c’est être acteur de son développement de compétences tout au long de sa vie et pas seulement lors des accidents de parcours. Pour le conseiller en évolution professionnelle, c’est miser sur un accompagnement allant au-delà de l’orientation. Pour les entreprises, c’est s’orienter vers des projets co-construits entre salarié et employeur. Et pour les organismes paritaires collecteurs agréés (Opca), c’est se positionner comme un facilitateur, expert en ingénierie pédagogique et financière.

​Un CEP, ça se passe comment ?

L’échange entre le professionnel et le conseiller peut prendre trois formes, qui sont combinables et adaptables en fonction du parcours et des attentes.
L’accueil individualisé (niveau 1). L’objectif est d’analyser la situation professionnelle, de décider de poursuivre (ou non) sa démarche. Des réunions collectives peuvent être proposées sur certaines thématiques comme la VAE ou l’évolution des métiers et du marché du travail. Lors de cet accueil, le porteur de projet peut être orienté vers un autre organisme qui engagera l’étape suivante
Le conseil personnalisé (niveau 2). C’est un appui individuel pour construire et formaliser son projet. L’objectif : élaborer une stratégie pour le mener à bien qu’il s’agisse d’une reconversion, d’un parcours de formation et/ou VAE.
L’accompagnement à la mise en œuvre du projet (niveau 3). Il s’agit là d’engager concrètement le projet. Un plan d’action liste les étapes à réaliser. Si le projet inclut un parcours de formation, le financement le plus approprié est étudié : CPF, congé individuel de formation (CIF) ou encore une combinaison des deux. Les organismes financeurs, par exemple l’Opca pour les salariés, sont contactés pour tester la faisabilité du projet et le montage du dossier est initié. Le contact se noue également avec un/des organisme(s) de formation et/ou certificateurs (pour une VAE) pour étudier les possibilités d’adapter la durée, le contenu et éventuellement le coût du parcours.

Pour les salariés : une opportunité à saisir avant ou après un entretien professionnel

Solliciter un CEP avant l’entretien professionnel bisannuel avec son employeur peut s’avérer pertinent pour un salarié. C’est l’occasion de faire le point et de se projeter professionnellement. Si un développement de compétences est identifié comme souhaitable, l’échange avec le conseiller peut porter sur des parcours de formation à envisager ou une VAE à engager.
Ces projets, bien étudiés, peuvent ensuite être suggérés et argumentés lors de l’entretien professionnel. Une co-construction collaborateur/employeur permet de mobiliser tout à fois les heures de CPF du salarié et le plan de formation de l’entreprise.
Si un projet conjoint ne voit pas le jour, le professionnel peut solliciter le conseiller pour le mener à bien en dehors de l’entreprise. Dans ce dernier cas, le CPF mais aussi le congé individuel de formation (CIF), ou encore d’autres fonds des Opca ou des régions sont mobilisables. Important : pour mobiliser un CPF, la certification visée doit être éligible.

Qui peut en bénéficier ?

Tous les actifs peuvent bénéficier d’un conseil en évolution professionnelle sans aucune condition d’ancienneté.
En 2015, 67 % des bénéficiaires étaient des demandeurs d’emploi et 17 % des salariés. Pour les salariés du secteur privé et les personnes en recherche d’emploi (indemnisée ou non), les structures dédiées (Pôle Emploi, Apec, Fongecif-Opacif…) sont d’ores et déjà outillées pour accompagner aux trois niveaux proposés.
Pour les travailleurs indépendants, artisans, professions libérales, auto-entrepreneurs, salariés du secteur public (fonctionnaires titulaires, contractuels ou vacataires), l’objectif fixé par la loi (1) est de proposer le même accompagnement. Cependant à l’heure actuelle, comme l’indique le rapport du Cnefop, toute la chaîne n’est pas encore organisée pour cela. L’accueil de ces professionnels pour un conseil et/ou un appui à la réflexion personnelle (niveau 1) est cependant d’ores et déjà assuré par les organismes cités ci-dessous au même titre que pour les demandeurs d’emploi et les salariés.

À qui s’adresser ?

Pour un premier niveau d’information et de réflexion (l’accueil personnalisé) chacun peut s’adresser à n’importe lequel des cinq réseaux habilités à délivrer le CEP :
– les fonds de gestion du congé individuel de formation (Fongecif)
– les organismes paritaires collecteurs agréés pour le financement du congé individuel de formation (Opacif)
– Pôle emploi,
– l’Apec,
– les missions locales
– le réseau Cap emploi (spécialisé pour les personnes en situation de handicap).
Le conseil personnalisé et l’accompagnement à la mise en œuvre du projet (niveaux 2 et 3) sont pour leur part plutôt assurés par l’organisme le plus à même de faire avancer le projet. Par exemple, le Fongecif ou l’Opacif pour un salarié qui souhaite évoluer dans son secteur. Ou encore Pôle emploi pour un demandeur d’emploi qui s’interroge sur le type de métier ou la formation qui pourrait lui convenir.

Quel rôle pour les Ocpa ?

Du côté des institutions paritaires, les Fongecif et les Opacif sont mobilisés comme opérateurs du CEP. Les Opca ont également un rôle important à jouer.
Sollicités par les conseillers en évolution professionnelle, ils apportent leur expertise en matière d’ingénierie, tant financière que pédagogique, des parcours de formation.
Ils informent par exemple les conseillers d’éventuels accords de branche prévoyant des abondements des CPF ou orientent vers des services développés par l’Opca. C’est dans cet état d’esprit que l’Apec et Intergros (Opca du commerce de gros et international) ont signé un partenariat, comme l’indique un article de Courrier Cadres du 7 avril 2016.
En 2015, les organismes ayant la responsabilité d’accompagner les professionnels dans le cadre d’un CEP se sont mis en ordre de marche. Le dispositif, encore peu connu du grand public, devrait monter en puissance dans les années à venir. C’est en s’interfaçant que le CEP, le CPF et le nouvel entretien professionnel obligatoire susciteront l’intérêt de tous les professionnels concernés.
(1)Comme le compte personnel de formation, le conseil en évolution professionnelle a été instauré par la loi n° 2014-288 du 5 mars 2014 relative à la formation. Il est entré en vigueur le 5 janvier 2015.
Pour en savoir plus, consultez :
Le site mon-cep.org​ du Fonds paritaire de sécurisation des parcours professionnels (PSPP) .