Management de projet

Pédagogie de la simulation : l’intérêt de l’approche en management de projet

En quoi consiste la pédagogie de la simulation en management de projet ? Quelles en sont les conditions de succès ? Et quels bénéfices pour les participants ? Les réponses de Matthieu Lemetais, consultant-expert en formation management de projet chez Demos, sur cette méthode détonante qui a déjà séduit plus de 200 000 chefs de projets.

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Qu’est-ce que la pédagogie de la simulation dans un contexte de formation ?

La simulation est de plus en plus utilisée dans les contextes de formation. Recréant un environnement le plus proche possible de la réalité, cette approche repose sur le principe que l’erreur revêt un caractère constructif dans un contexte d’apprentissage. Mieux, elle est nécessaire : plutôt que de la sanctionner ou de l’éviter, il convient donc de la placer au centre de la démarche pédagogique, en tant qu’étape dans l’acquisition de la connaissance. On pourra ainsi admettre qu’un élève a progressé si, après s’être trompé, il peut reconnaître son erreur, dire où et pourquoi il l’a faite, mais aussi de quelle manière il recommencerait afin d’éviter de la reproduire.

En considérant que le coût de l’erreur est bien moindre dans le cadre d’une formation que sur le terrain, la pédagogie de la simulation affiche ainsi deux objectifs majeurs : faire en sorte que les apprenants commettent une erreur sur un simulateur recréant l’environnement de manière ultra réaliste, mais aussi doper leur motivation tout en leur faisant prendre conscience de la nécessité d’assurer un pilotage des risques depuis, par exemple, l’initialisation d’un projet jusqu’à sa clôture.

Cette pédagogie est en effet très puissante appliquée au management de projet. Le chef de projet, à toutes les étapes de sa carrière, opère un va-et-vient incessant entre les connaissances acquises et son expérience sur le terrain. Comme le soulignent Jean-Roch Houllier, Michel Mottiez et Turan Coban dans leur livre blanc sur le sujet, c’est lorsque l’expérimentation challenge la connaissance que cette dernière prend tout son sens : le chef de projet est alors en mesure d’aiguiser son regard critique et sa capacité à prendre du recul sur les apprentissages. La simulation offre alors des horizons particulièrement attractifs et pertinents dans la relation de l’individu au projet, c’est-à-dire dans sa découverte, son appréhension et son expérimentation.

Quels sont les conditions de succès de cette approche ?

Généralement enseignée sur ordinateur à de petits groupes à l’occasion de formations présentielles, la simulation doit être en mesure de recréer un environnement complet, à partir de l’ensemble des composantes d’un projet donné : conditions d’existence et d’exécution, problèmes, difficultés et contraintes, rôles et responsabilités, prise de décisions en commun, respect de coûts, indicateurs de motivation… La mise en place de ces composantes répond à trois objectifs principaux : le savoir, le savoir-faire et le savoir-être. Il s’agit en effet de travailler sur la posture du chef de projet, ainsi que sur son comportement vis-à-vis des différentes parties prenantes auxquelles il peut avoir affaire (équipes, clients, fournisseurs, sponsors…).

A ce titre, la dynamique de la formation doit proposer une bonne alternance entre diverses méthodes d’apprentissage, et favoriser l’implication active des stagiaires en vue d’une mémorisation des connaissances sur le long terme. Pour sa part, le formateur ne doit pas hésiter à alterner entre style directif et délégatif, dans le but de laisser des équipes faire les erreurs et trouver les solutions par elles-mêmes.
Quels en sont les principaux bénéfices pour les participants ?

Ils sont multiples. On constate d’abord un impact phénoménal de ce type de formation présentielle sur le recul et la prise de décision des participants. En effet, ce constat est conforté par le retour d’expérience de plus de 900 chefs de projet, selon lesquels 80% des situations et problèmes rencontrés sont les mêmes, quelle que soit la branche d’activité, et démonstration est faite que, statistiquement, les facteurs humains représentent à près de 80% le facteur-clé de succès (ou d’échec!) des projets. En rattachant les situations à des moments vécus, elle autorise un ancrage fort et durable, ainsi que l’émergence de réactions en mode réflexe. Les apprenants en effet font face, dans les secondes qui suivent la prise de décision, à ses conséquences. A chaque décision sont associés échanges, réflexions et débats, pour une vision d’ensemble améliorée et une meilleure compréhension de l’ensemble des parties prenantes au projet. Marqué par les conséquences de la prise de décision, chacun est ainsi en mesure d’identifier, d’analyser et de traiter les risques de manière efficace, pertinente et adaptée au contexte comme au projet.

La pédagogie de la simulation en management de projet agit donc comme un véritable accélérateur de savoir et du processus d’apprentissage. En associant les dimensions collective et individuelle, elle permet la confrontation entre les perceptions et les pratiques des participants, alors à même de réfléchir aux améliorations nécessaires requises. Le formateur les accompagne dans le développement de leur assertivité, de leur leadership, de leur communication ou encore de leur culture et de leur langage communs.

Bien sûr, pour que le succès soit total, il sera nécessaire d’inscrire l’ensemble des connaissances et compétences apprises dans un parcours de suivi post-formation.