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Qu’est-ce que le trac ?

Formateur, vous est-il déjà arrivé d’avoir le trac face à vos stagiaires ? Si oui, quoi de mieux que de comprendre d’où vient le stress. C’est ce que nous vous proposons de faire dans cet article.

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Le trac, une émotion qui implique un public

Le trac est une émotion

Une émotion est une réaction soudaine de l’organisme. Cette réaction peut avoir des composantes physiologiques, cognitives et comportementales. Il existe 4 grandes émotions : peur, joie, tristesse, colère. Dans toutes les cultures, les quatre grandes émotions se retrouvent quelle que soit la forme qu’elles adoptent.

Le trac est une peur —> La peur est une émotion —> Le trac est une émotion.

L’émotion est humaine et universelle. L’émotion trac peut être vécue par tous les hommes : du plus humble au plus reconnu dans l’échelle de la société ou de l’entreprise, le trac peut habiter (au moins un instant) celui qui va s’adresser à un public.

Pour avoir le trac, il faut un public

L’émotion se produit à cause d’un « déclencheur ». Ce déclencheur est, pour l’émotion peur, une menace ou un danger. Pour la peur trac, le déclencheur est le public. Il est ressenti comme un agresseur potentiel, réel ou supposé.

Les yeux du public sont perçus par l’orateur comme des menaces, des juges. Ils peuvent « ridiculiser » l’orateur, notamment avec une « question qui tue ».

Ces déclencheurs multiples que contient le public sont donc générateurs de trac.

Précision étymologique

Le mot « trac » est à rapprocher des termes : « traque » (chasse), « traquenard ». En résumé, le terme « trac » désigne communément la peur, l’angoisse irraisonnée que l’on éprouve au moment de paraître en public.

Les différentes situations professionnelles dans lesquelles un collaborateur, ou un manager, peut être confronté au trac

Les situations professionnelles qui génèrent du trac pour un collaborateur ou un manager sont nombreuses. Les déclencheurs de trac sont liés au contexte ou à la personnalité des interlocuteurs/du public.

Le contexte de l’intervention

L’aspect extraordinaire de la situation génère le trac :

• un séminaire où tous les collaborateurs sont présents, un moment fort dans la vie de l’entreprise ;
• une réunion interne à fort enjeu stratégique ;
• une réunion client avec un enjeu commercial ;
• un premier rendez-vous avec un prospect ;
• un entretien annuel d’évaluation où le collaborateur peut se sentir jugé (dans le mauvais sens du terme).

La personnalité du public/des interlocuteurs

La présence de certaines personnes à une réunion ou un rendez-vous peut être génératrice de trac :

• des managers, ou des personnalités charismatiques (auxquelles on se compare) ;
• une personne trop connue.    des personnes inconnues : un manager nouveau, un prospect…

Le trac, une forme de stress ?

Nous allons nous intéresser un instant pour bien comprendre les caractéristiques propres au trac et arriver à le distinguer du stress.

Ce qui différencie le trac du stress

 Stress  Trac

 Qu’est-ce que c’est?

 Défini par le Docteur Hans Selye
comme le Syndrome Général
d’Adaptation, on entend par stress :
« toute réponse de l’organisme à
une demande qui lui est faite, heureuse ou malheureuse, joie ou peine, maladie
ou émotion ».
 Le trac est une émotion liée à la présence d’un public.

Si la nature de nombreuses causes du stress et du trac sont les mêmes, le stress :

• est un syndrome développé sur de longues périodes (de plusieurs jours à plusieurs mois).
• oblige celui qui en est victime à prendre trop et trop longtemps sur soi. Il peut conduire à un état de dépression.
• n’est pas lié à un public.

Le trac est une émotion que l’on ressent :

• de manière ponctuelle ;
• avant et/ou lors d’un contact avec un public (une ou plusieurs personnes).

Le trac : un frein ou un moteur ?

Le trac, un frein que l’on peut transformer en moteur

Une émotion est positive ou négative. Mal située, non exprimée et non acceptée, l’émotion trac peut empêcher réellement de s’exprimer, de réussir l’échange avec son public. Elle peut bloquer, isoler, faire développer des formes de « paranoïa ». Le trac reste un frein tant qu’il n’est pas perçu comme un signal qui commande une modification de comportement ou d’attitude vis-à-vis de soi-même, de son public et de son intervention. Ce signal peut être alors le début d’un processus de mobilisation.

Une émotion est positive si elle aide à fonctionner de manière efficace. Pour cela, il faut accepter, accueillir l’émotion : la reconnaître, la nommer, situer ce qui la déclenche, appréhender si ces déclencheurs sont rationnels ou irrationnels. Après quoi, il faut décider de l’action ou du comportement à mettre en œuvre.

Le trac est donc positif s’il conduit l’orateur à bien préparer (pas trop) son intervention, le cadre de celle-ci, à se mettre en condition (physique et psychique)… Il sera positif également si les déclencheurs supposés sont relativisés, si les enjeux sont ramenés à de justes proportions.

Émouvoir, mouvoir… C’est « mettre en mouvement ». Le mot « motion » a les mêmes racines que le mot « moteur ». Perçu comme un signal, le trac est la mise en marche d’un moteur. C’est le voyant qui nous dit : « Tu es déclenché. Prépare-toi. »